1 mai 2015

Le premier mai, Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, est l’occasion de rappeler les luttes menées pour défendre des conditions de travail décentes et celles qu’il reste à mener.

Pour nous, les travailleuses des services de garde régis et subventionnés, le 1er mai nous laisse un goût amer. Cette année, nous avons été bafouées, ignorées, comme si le travail que nous menons quotidiennement auprès des enfants, l’avenir de la société, n’avait aucune valeur. Comme si le système de services de garde à contribution réduite dont le Québec est si fier, parce qu’il est de grande qualité et permet l’égalité des chances pour toutes les familles, avait été bâti pour être démoli quelques années plus tard.

Nous ne pouvons qu’exprimer une déception profonde, voire une indignation envers le gouvernement libéral qui a choisi, dans un grand déni de démocratie, d’adopter sous bâillon un projet de loi qui hausse dramatiquement les tarifs pour frais de garde en fonction du revenu des parents, niant le principe d’universalité des services de garde en faveur d’un système d’utilisateurs-payeurs.

Le plus odieux, dans tout ça, est que cette modulation des tarifs pour les services régis et subventionnés favorise les garderies privées qui peuvent être moins coûteuses pour les parents à cause de généreux crédits d’impôts (qui ont coûté 557 millions à l’État québécois seulement en 2013), mais dont la qualité des services offerts et les conditions de travail ne se comparent pas aux services de garde régis et subventionnés.

Chapeau à toutes les travailleuses de la petite enfance qui continuent à travailler pour le bien-être des tout-petits, qui contribuent à leur réussite future, qui croient que des services de qualité contribuent au développement des enfants, mais aussi de la société tout entière ! Chapeau à toutes les travailleuses des services de garde régis et subventionnés qui continuent à garder le sourire auprès des enfants et de leurs parents même si elles ont subi déception après déception cette année.

Nous continuerons de nous battre pour des services de garde éducatifs régis et subventionnés de qualité et universels, parce que nous croyons fermement qu’investir dans la petite enfance, c’est investir dans la société tout entière.