12 juin 2019

C’est avec beaucoup de conviction que Francine Lessard et Sonia Éthier se sont adressés aux congressistes, mais aussi au grand public lors du panel d’ouverture du 4eme congrès de la FIPEQ-CSQ, qui a aussi été filmé en Facebook live.

D’entrée de jeu, Francine Lessard du Conseil québécois des services éducatifs en petite enfance (CQSEPE) a martelé l’importance de valoriser les professionnelles de la petite enfance que sont les éducatrices en CPE et les responsables éducatifs à la petite enfance qui font bel et bien de l’éducation auprès des tout-petits et non de la garde. D’ailleurs, le CQSEPE appuie la démarche de la FIPEQ-CSQ de demander de changer le terme «RSG» pour «RSE» et en a fait la demande formelle auprès du ministère de la Famille. La bataille pour la reconnaissance du travail des intervenantes en petite enfance est loin d’être terminée, le CQSEPE était au front avec la FIPEQ-CSQ lors de sa tournée pour s’opposer au projet de loi visant la création de maternelles 4 ans universelles et continue sa lutte.

Sonia Éthier, présidente de la CSQ et marraine politique de la FIPEQ-CSQ en était à son troisième congrès de la FIPEQ-CSQ. Elle a insisté sur l’importance du caractère public des services éducatifs à la petite enfance, que l’État devrait assurer à chaque enfant le droit d’avoir des services. La petite enfance est un moment crucial dans le développement des enfants, c’est entre l’âge de 0 à 3 ans que les enfants développent 70 % de leurs habiletés.

On sait qu’investir dans la petite enfance rapporte à la société, autant financièrement que socialement. Or, les derniers gouvernements ont fortement malmené les services éducatifs à la petite enfance régis et subventionnés, qui ont subi des compressions budgétaires importantes, ont dû composer avec la modulation des frais de garde en fonction du revenu et l’octroi de généreux crédits d’impôts pour la garde au privé. Quant au gouvernement actuel, il est très entêté sur son projet de maternelle 4 ans pour tous malgré toutes les critiques et les mises en garde.

Le panel a permis aux deux intervenantes de parler de plusieurs enjeux qui touchent actuellement les services éducatifs à la petite enfance. Sur le financement, Sonia Éthier a fait remarquer à juste titre, que le gouvernement actuel nageait dans les surplus (3 milliards !), mais faisait le choix de baisser la taxe scolaire. Il aurait très bien pu mettre fin à la modulation dès maintenant et investir également dans les services professionnels pour les tout-petits. Francine Lessard a quant à elle parlé de l’épineuse question de l’attraction et de la rétention du personnel en petite enfance, un problème de plus en plus criant. Les CPE ont du mal à trouver des éducatrices formées et des remplaçantes tandis que très peu de personnes choisissent de devenir RSE.

Il y a quand même quelques pas dans la bonne direction. Le fait que les intervenantes en petite enfance devront tenir un dossier de l’enfant et que des éléments du programme éducatif soient prescrits donnent des leviers pour discuter de pédagogie avec les parents. Toutefois, il faut s’assurer que le gouvernement donne tout l’encadrement et la formation pour les intervenantes.

Le ministère de la Famille a également mis sur pieds un comité qui se penche sur l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre en petite enfance et un projet de plan d’action sur cette question.

Enfin, à la fois Mme Lessard et Mme Éthier ont rappelé l’importance de continuer à valoriser la profession d’intervenante en petite enfance, de continuer l’action collective, de travailler ensemble à élever la profession.