13 avril 2018

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) réagit aux deux annonces financières faites cette semaine par les ministres de l’Éducation et de la Famille, Sébastien Proulx et Luc Fortin. Ces annonces découlent de la stratégie pour les enfants âgés de 0 à 8 ans présentée en janvier.

D’abord, la présidente, Louise Chabot, salue l’investissement de 7,5 millions de dollars consacré à la réussite éducative des jeunes autochtones. « L’investissement est en soi une bonne nouvelle, mais nous saluons également la volonté des ministres de s’entourer de personnes, au premier chef des gens des Premières Nations et des Inuits, qui pourront les conseiller sur les mesures les plus efficaces à mettre en place pour répondre aux besoins des jeunes autochtones », souligne la présidente de la CSQ.

D’importantes réserves quant aux résultats

Par ailleurs, concernant l’annonce d’une somme de 2,7 millions de dollars pour permettre aux enfants d’acquérir les compétences essentielles en lecture, en écriture et en mathématique, la CSQ et la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ-CSQ) sont sceptiques quant aux résultats concrets qui découleront de cette annonce.

« Que le gouvernement reconnaisse l’importance d’agir tôt pour favoriser l’acquisition de ces compétences est un point très positif. Toutefois, est-ce que le montant annoncé permettra d’atteindre l’objectif? On peut en douter », affirme Louise Chabot. Cette dernière ajoute que « pour la CSQ, il est essentiel de soutenir les compétences des enfants en lecture, car c’est une dimension qui aura des répercussions très importantes sur l’ensemble de leur parcours scolaire ».

Par ailleurs, concernant le guide pour favoriser la mise en place d’activités d’éveil à la lecture, à l’écriture et à la mathématique, la CSQ espère que l’expertise du personnel des services éducatifs en petite enfance et du secteur préscolaire pourra être mise à profit afin d’en faire un outil réellement pertinent.

Investir au bon endroit

Enfin, au-delà des mesures annoncées cette semaine, la présidente de la CSQ rappelle que « les services éducatifs à la petite enfance, tant en CPE qu’en milieu familial régi et subventionné, sont essentiels, car ils jouent un rôle primordial dans le développement des enfants. Or, les sommes annoncées pour soutenir les diverses initiatives des milieux nous font craindre que la proportion allouée pour soutenir celles issues des services éducatifs à l’enfance soit dérisoire ».

« Le réseau public de services éducatifs à la petite enfance a été bien malmené par ce gouvernement depuis 4 ans et les nouvelles n’étaient guère meilleures dans le dernier budget où il a été complètement laissé de côté. Même s’il affirme vouloir agir sur la qualité, le ministre Fortin préfère de loin favoriser les services de garde privés. C’est pour nous une incohérence qui doit être corrigée. S’il veut vraiment agir tôt sur le développement des enfants, investir dans le réseau public de services éducatifs à la petite enfance, c’est la clé », conclut la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.