21 mars 2019

«Près de 30 ans après le Québec fou de ses enfants, François Legault se fout de nos enfants»- Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ

La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) dénonce avec ardeur la décision du gouvernement Legault de foncer tête baissée avec les maternelles 4 ans pour tous.

Absence de vision, absence de consultations et absence de cohérence. C’est en ces termes que la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon, a qualifié le premier budget du ministre des Finances, Éric Girard. «Le gouvernement met la charrue devant les bœufs. Avant même l’adoption de son projet de loi 5, le budget annonce des assouplissements pour contourner l’esprit de la loi afin de construire des maternelles 4 ans pour tous. Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe est un triste complice de ce mauvais film où nos enfants sont les perdants.»

Par ailleurs, le budget confirme un scénario avec des centaines de pertes d’emploi pour les Responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) selon l’étude d’impact du projet de loi 5. «Le réseau des services éducatifs à la petite enfance fait la fierté des Québécoises et Québécois depuis 1997. Ce que s’apprête à faire le gouvernement aura des conséquences majeures. Bien plus qu’un simple enjeu de perte d’emploi, c’est un enjeu de société qui nécessite minimalement une consultation générale à l’Assemblée nationale pour permettre aux parents et à la population de s’exprimer», ajoute Mme Grenon.

Bien loin de valoriser la profession d’intervenante en petite enfance, le gouvernement jette de l’huile sur le feu aux déclarations incendiaires du premier ministre qui a dénigré le professionnalisme des milliers de femmes oeuvrant auprès de nos tout-petits de 0 à 5 ans. «Aucune somme pour notre profession. Aucun mot sur le travail de nos membres sur le dépistage précoce. Rien. C’est deux poids deux mesures et on est bien loin du libre-choix des parents. C’est plutôt le choix de Legault», dénonce Mme Grenon.

Retour au tarif unique

Enfin, la FIPEQ-CSQ déplore que malgré les marges de manœuvres colossales dont il dispose, le gouvernement étale le retour au tarif unique sur quatre ans. «Il s’agit d’un timide premier pas quand on sait que le Conseil du trésor coupe les crédits du ministère de la Famille proportionnellement aux revenus de la modulation», déplore Mme Grenon.